La plupart d’entre nous seraient d’accord pour affirmer que nous vivons une période difficile ou nous devons puiser dans nos ressources intérieures les plus profondes pour ne pas sombrer dans un gouffre sans fond. Les personnes ayant conservé un travail ou qui sont bien entourées socialement s’en sortent généralement mieux que d’autres. En dépit du déconfinement, plusieurs personnes de mon entourage ont tendance à s’isoler et ne savent pas vraiment où se diriger pour recevoir du soutien. D’autant plus que nous savons, surtout par les médias, que le système de soins en santé en a plein les bras actuellement et que nous ne voulons pas le surcharger davantage.

Cette pandémie a bouleversé nos habitudes et nous causes des pertes de repères. J’ai
moi-même vécu une rechute de manie psychotique en 2021. Une manière de se créer une réalité lorsque la vraie réalité ne nous enchante plus. J’essaie de ne pas trop me culpabiliser pour cette rechute. La rechute est probable lorsque nous souffrons d’un problème de santé mentale. Je dois me relever et aller de l’avant. Je n’avais pas cessé ma médication. J’avais obtenu la dose minimum au fil des ans avec l’approbation de mon psychiatre traitant. Cette dose est maintenant réajustée. Avec le recul, je me retrouve toutefois dans cette même réalité morne et terne à laquelle j’aurais tant voulu m’extraire.

J’avoue que j’ai bien apprécié mon hospitalisation. J’étais bien entouré et la nourriture était bonne. J’avais besoin de me sentir relier aux autres et à l’Univers. De la même façon, j’ai hâte à la réouverture des locaux d’OSMOSE, de me relier aux autres participants et de revivre nos belles valeurs de camaraderie, de bienveillance et de respect. Malgré la polarisation grandissante de divergence d’opinions dans la société, ne perdons pas de vue la nécessité de demeurer unis et solidaires les uns envers les autres.

Daniel Morin